News in French: Actuellement troisième du classement « Rolex ranking » pour la qualification à la Solheim Cup, la meilleure joueuse française devrait assurer définitivement sa sélection cette semaine à Saint Andrews, lors du Women’s British Open.

Karine Icher in 2011

Actuellement troisième du classement « Rolex ranking » pour la qualification à la Solheim Cup, la meilleure joueuse française devrait assurer définitivement sa sélection cette semaine à Saint Andrews, lors du Women’s British Open.

Vingt-septième de l’ordre du mérite du LPGA, le circuit américain sur lequel elle évolue depuis 2005, Karine Icher occupe surtout le vingt-cinquième rang du classement mondial, sur les tablettes duquel elle est la cinquième joueuse européenne. Mais cela est loin de la satisfaire. Ce qu’elle vise clairement est une victoire sur le Tour américain.

Championne du monde en 2000 avec l’équipe de France amateur, en compagnie de Maïtena Alsaguren, Virginie Auffret et Gwladys Nocera, capitaine non joueuse, Karine Icher n’est pas restée longtemps sur le circuit européen une fois passée professionnelle. Juste quatre années, le temps de remporter cinq tournois et d’obtenir le droit de jouer sur le circuit américain.

Depuis, l’Europe est loin derrière elle mais Karine ne perd cependant pas de vue ses racines : « Le LET m'a permis de démarrer ma carrière et je ne peux évidemment pas l’oublier. Mais maintenant que je joue sur le circuit américain, je ne pense pas un jour revenir à plein temps sur le Tour européen. »

Ses retours sur le vieux continent sont donc épisodiques, effectués juste pour disputer les deux plus grands tournois qui s’y disputent, le British Open et l’Evian Masters. Cette année, cependant, elle prolongera son séjour pour participer à l’Open de France, à Chantaco, à la fin du mois de septembre.

« Après les quelques années que j’ai passées sur le LET, j’avais pour ambition de me mesurer aux meilleures joueuses du monde, explique Karine. Cela a toujours été mon but. Le choix d'aller jouer aux Etats-Unis s'est donc tout simplement imposé. » Ce n’est pas pour ça que tout a été facile pour la joueuse française, bien au contraire. Après un premier coup d’éclat obtenu grâce à une deuxième place au Corona Morelia Championship, en 2005, il n’a pas été simple de conserver sa carte.

« Quel que soit l'endroit sur la Terre où on se trouve, la préparation et le travail sont identiques pour une golfeuse professionnelle, estime Karine. Pour moi, il n’y a pas eu de différence fondamentale entre le LET et le LPGA. Le seul changement a été que le niveau était bien supérieur aux Etats-Unis et qu'il m’a donc fallu travailler encore plus pour progresser et me maintenir sur le Tour. »

Avec des hauts et des bas, et une interruption dans sa carrière pour donner naissance à sa fille, Karine a cependant enchaîné les top 10 au cours des années. Mais ces derniers mois, il semble qu’elle ait passé la vitesse supérieure quant à ses résultats : deux très honorables places de 19^e et de 20^e au Kraft Nabisco et à l’Us Open, les deux tournois majeurs, auxquelles il faut ajouter trois nouveaux top 10. Serait-ce l’optique de jouer la Solheim Cup qui la fait apparaître régulièrement en tête des classements ?

« Non, répond-elle sans aucune hésitation. Ces résultats sont juste le fruit de la poursuite du travail que je fais depuis pas mal d'années. Souvent les joueuses se focalisent sur le fait de jouer la Solheim Cup, au lieu de se dire de bien jouer au golf, ce qui débouche en général sur une sélection. Si je suis qualifiée cette année, ce sera surtout l’aboutissement de deux bonnes saisons. »

Curieusement au vu des ses performances, Karine n’a pour l’instant joué qu’une seule édition de la Solheim Cup, celle de 2002. Mais cela est loin de la chagriner : « Je ne me suis jamais fixée comme objectif en soi de participer à cette épreuve. J'ai donc très bien survécu au fait de ne pas avoir été sélectionnée lors des autres éditions. »

Karine Icher (droit coin) avec l'equipe Solheim Cup in 2002

En revanche, ses propres résultats la laissent insatisfaite : « Je cours toujours après une victoire sur le LPGA qui ne veut pas arriver, avoue-t-elle. J'en déduis qu'il me faut montrer encore plus de rigueur dans tout ce que je fais. » Etre la meilleure joueuse française ne constitue aucune consolation, au contraire : « Je suis contente de ça, c'est sûr, mais je trouve  quand même incroyable qu'aucune Française n'ait jamais franchi la barre rêvée du top 10 mondial ! Ça prouve nos lacunes golfiques en France ! » Que devraient donc dire les joueurs français qui eux sont encore très loin du top 50 ?

En attendant, et en dehors d’une bonne performance au Ricoh Women's British Open (photo) , la Solheim Cup reste en ligne de mire pour toutes les joueuses qui ont encore une chance de se qualifier. Et la concurrence sera rude sur les fairways brunis de Saint Andrews. Mais cette bagarre à distance n’a pas attendu ces dernières semaines pour être livrée âprement.

« Cette course est bien longue : deux ans de tournois pour trois jours de jeu ! C'est sûr qu'il y a une sorte de petite bataille indirecte entre joueuses européennes du LPGA pour cette course aux points, reconnaît Karine Icher. Mais, dans l'ensemble, nous restons proches, ce qui est très sympa ! Je peux même dire que, au fur et à mesure que la Solheim Cup s’est approchée, nous nous sommes solidarisées. Nous mangeons plus facilement ensemble, pendant les tournois, nous parlons des éventuels couples de joueuses pour les parties en doubles, et nous nous encourageons mutuellement. »